Quand Jean Gabin était chef de char

Commandants ! 

Dans notre petit coin du globe, on ne présente plus Jean Gabin. Surtout si on parle de l'acteur. Car le bonhomme a plus d'une vie à son actif. Et celle qu'on connait le moins reste sa carrière de chef de char au sein de la fameuse 2e division blindée, créée par le Général Leclerc.

Gabin sous l'occupation

À l'arrivée des forces allemandes, on propose à Jean Gabin un marché : la liberté de son neveu, fait prisionier, contre un contrat dans la Continentale, une société de production tenue par l'occupant. Il refuse, et réussit à s'exfiltrer aux Etats-Unis, sans doute bien aidé par sa réputation, déjà énorme.

Sur place, il fera la rencontre de Marlène Dietrich, et retrouve les plateaux de tournage. Mais la routine du showbiz l'ennuie et la guerre en cours l'angoissse. Il décide donc de s'engager auprès des Forces françaises libres en avril 1943.

La formation

Un choix radical, qui l'emmène à Alger et hors du radar du FBI, qui le soupçonnait d'être un sympathisant de Vichy. Gabin reprend son nom de batpême, Moncorgé, et se retrouve instructeur à l'école des fusiliers-marins de Siroco (qui donne son nom à notre nouveau véhicule, pour l'anecdote).

Mais là encore, il s'ennuie. En quête d'action, il demande à être muté au sein de la deuxième DB, qui le ramène en France. Nous sommes en 1944, à Brest, et Gabin devient alors chef de char dans le Régiment blindé des fusiliers-marins (RBFM), à quarante ans. Un poste qu'il a choisi lui-même, malgré sa claustrophobie et une peur bleue du feu.

Chef de char 

Il ne connaîtra pas la première ligne à bord de son véhicule, le Souffleur II, et pourtant, Gabin acquiert une solide réputation auprès de ses hommes. Il refuse de signer des autographes ou d'agir en star depuis son entrée dans l'armée, et reste proche de ses camarades, auxquels il paie régulièrement à boire avec sa petite solde.

Pas de traitement de faveur pour son équipage non plus. Gabin, son Wolverine et ses hommes participeront à la réduction de la poche de Royan, en Charente-Maritime, à l'embouchure de l'estuaire de la Gironde et rouleront jusqu'à Berchtesgaden, le fameux « Nid d'Aigle » d'Hitler. 

Une aventure qui aura duré 27 mois pour Jean Gabin, démobilisé quelques jours après la fin de la guerre, dont il ne parlera que très peu. L'année dernière, le Musée Leclerc-Moulin retraçait cette odyssée à travers une exposition temporaire. Si par malchance vous l'avez manqué, il vous reste à visiter Voisins-le-Bretonneux pour admirer une reconsitution du Souffleur II.

 

En avant!

Crédits photographiques : Musée Jean Gabin

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