C'est Halloween ! C'est donc l'occasion idéale pour nous replonger ensemble dans un autre événement qui s'est lui aussi déroulé un 31 octobre... et si l'horreur à proprement parler n'était pas forcément au rendez-vous, on pourra quand même dire que surprise et terreur ont sûrement pétrifié les adversaires du général Leclerc et de notre redoutable 2e DB.
Préparation minutieuse, déploiement rapide des sous-groupements et pertes limitées : la prise de Baccarat est ainsi comparée à un menuet, danse traditionnelle à trois temps, et celui-ci aura été orchestré à la perfection. Offrez-vous un aperçu de l'une des plus belles réussites du général Leclerc.
« Le spectacle a été préparé dans les moindres détails, sur une scène reconnue, exécuté par une troupe rodée et bien encadrée, conduit à un train d’enfer par des commandants de sous-groupements résolus et imprégnés du triple principe d’emploi de l’arme blindée : surprise, rapidité, puissance. »— André Martel
Octobre 1944.
Après plusieurs combats victorieux dont la libération de Paris, la 2e DB stationne désormais en position défensive face aux Vosges. Souhaitant reprendre du poil de la bête, le général Leclerc propose alors de monter une opération offensive pour éliminer les occupants de Baccarat. Réussissant à reporter l'attaque d'une journée, il en profite pour étudier le terrain et effectuer des missions de reconnaissance.
L'ennemi a mis en place un solide dispositif antichars : armement AC, fossés, champs de mines ou encore ces deux lignes de défense sur les routes. On pourrait croire que la chance est du côté de l'Axe, car la météo a rendu le terrain impraticable... les blindés n'ont donc qu'une alternative : emprunter les routes.
Pour autant, le général Leclerc ne baisse pas les bras... Son atout clef ? La surprise.
Surprise, rapidité et puissance
31 octobre. 8 h 30 du matin.
L'ennemi est préparé et s'attend à une irruption de blindés à tout instant. De l'autre côté, la 2e DB est divisée en six sous-groupements et dispersée dans les villages situés aux alentours de Baccarat.
Les tirs d'artillerie résonnent : le menuet débute et la valse des blindés commence.
Une offensive est lancée au sud de la Meurthe, mais celle-ci n'a qu'un objectif : faire diversion. Une danse dangereuse dont le résultat et la réussite dépend de tout un chacun. Pendant ce temps, les mouvements des sous-groupements s'enchaînent, les villes situées au nord de Baccarat sont progressivement reprises des mains de l'occupant. Les forces de la 2e BD se rapprochent discrètement, mais sûrement de l'objectif principal.
31 octobre. Minuit.
Le silence commence peu à peu à s'abattre dans la région. Le sous-groupement Rouvillois est à Baccarat. L'adversaire est presque vaincu et il ne reste plus qu'à nettoyer la zone de toute présence ennemie. La manœuvre a réussi.
Un menuet à la Leclerc
L'ennemi était préparé, mais il savait également que son adversaire détenait des informations clés sur son dispositif de défense. Pour autant, cela n'a en rien nuit à l'opération menée dans la nuit du 31 octobre. La libération de Baccarat porte ainsi la marque du général Leclerc.
Minutieux et expert dans l'effet de surprise, ce fin stratège a su prendre parti des informations fournies par toutes les sources disponibles pour mettre en place une offensive par diversion et frapper là où l'ennemi ne s'y attendait pas.
En tant que chef d'orchestre, le général Leclerc est également connu pour rester au plus proche de l'action, ce qui lui vaut le respect de ses hommes. Et cet atout a très certainement joué un rôle crucial dans la capacité des sous-groupements de la 2e DB à agir en cohésion et mener ainsi cette opération avec succès.
Division de fer toujours en avant,
Les gars de Leclerc passent en chantant.