Commandants,
Pour changer, il ne sera pas question ici de 14 juillet, ni de feu d’artifice. Au lieu de cela, nous vous présentons la suite de notre série historique s’intéressant à la plus célèbre division blindée française.
Nous rentrons cette semaine dans le vif du sujet, en vous présentant un bref historique de la 2e DB, avant les événements d’août 1944, et sa participation à la reconquête de la France.
Une métamorphose :
Si la division ne naît qu’en 1943, elle ne se matérialise pas miraculeusement, et il faut remonter à la colonne Leclerc pour en trouver les origines. Le nom de Leclerc revient naturellement pour parler de la 2e DB, « les gars de Leclerc » (comme on le chante dans la marche de la 2e DB), mais c’est bien aux « gars » que nous allons essayer de nous intéresser ici, en laissant de côté Leclerc, non pas que son histoire soit inintéressante.
Tout commence fin 1940, quand Leclerc se voit confié le commandement du Tchad, jusqu’alors sous le contrôle de Vichy. Il se retrouve ainsi à la tête d’une force de 6 000 hommes, dont seulement 500 Européens.
Le 1er mars 1941, Leclerc, avec plusieurs centaines d’hommes, plutôt mal équipés, s’empare du fort de l’oasis de Koufra, dans la Libye sous contrôle italien. Après un siège de longue haleine, cette première victoire reste dans les mémoires pour le serment de Koufra, que prêtent Leclerc et ses hommes le lendemain matin, par lequel ils s’engagent à ne déposer les armes qu’une fois Strasbourg libéré. Ce serment sera honoré.
Pendant deux ans, au fil des combats dans les déserts d’Afrique, face aux Allemands et aux Italiens, la colonne se métamorphosera en Force L (comme Leclerc, vous vous en serez doutés), aux côtés de la 8e armée britannique de Montgomery, puis 2e DFL (division française libre).
Ce n’est que le 24 août 1943 que la force L devient officiellement la 2e DB. Il ne s’agissait auparavant pas d’une division blindée, bien qu’elle fût motorisée.
La guerre du désert est terminée. L’Afrika Korps de Rommel a déposé les armes en mai 1943, et il est temps de penser à nouveau front. Mais la guerre suit son fil, et les décisions sont lentes.
Enfin, en avril 1944, la 2e DB quitte le Maroc pour l’Angleterre… La suite de l’histoire, vous vous en doutez, sera abordée le mois prochain.
Les hommes (et les femmes) :
Un fait encore quelque peu méconnu bien qu’avéré, sur lequel les historiens sont divisés quant à ses raisons, est le « blanchiment » des troupes de Leclerc lors de la création de la 2e DB. Toutefois, la composition des troupes n’en demeure pas moins assez hétéroclite :
« Au noyau initial de 3 500 Français libres, Leclerc intègre des unités de l'armée d'Afrique, le 12e RCA et le 12e CUIR composés de 3 600 soldats de l'empire dont une majorité d'Algérie et du Maroc, 3 000 évadés de France par l'Espagne, des Corses, des Républicains espagnols, des volontaire féminines recrutées aux Etats-Unis puis au Maroc.[1] »
Pour l’anecdote, sachez qu’on trouvait aussi parmi tous ces hommes un certain Jean Moncorgé, plus connu sous le pseudonyme Jean Gabin. Celui-ci, bien qu’il ait continué le cinéma pendant une partie de la guerre, après être parti pour les États-Unis, s’est engagé dans les Forces navales françaises libres, pour intégrer le régiment blindé de fusiliers marins, au sein duquel il servirait comme chef de char, avec le Souffleur II.
Équipement :
Ici, sans grande surprise, c’est du matériel américain que l’on retrouve. Ainsi, si vous aspirez à vous mettre dans la peau d’un des vaillants tankistes de la 2e DB il vous faudra jouer avec des véhicules américains, parmi lesquels :
- Chars légers :
- Chasseurs de chars :
Dans World of Tanks, c’est le monde des chars, et la guerre n’oppose que des chars ; en vrai les choses sont bien entendu très différentes, et la logistique implique l’utilisation de nombreux autres véhicules, pas nécessairement armés, tels des jeeps, camions et half-tracks (camions dont les roues arrières sont remplacées par des chenilles, d’où le nom), pour le transport et les réparations. En tout, la division comptait pas moins de 4 200 véhicules, pour seulement 250 chars.
Voilà, vous en savez maintenant un peu plus sur la deuxième DB, avec cet historique très condensé que nous vous invitons tout naturellement à enrichir de lectures personnelles. Nous vous retrouverons le mois prochain pour retracer le débarquement de la 2e DB.
N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires et suggestions. Nous ne pouvons pas prendre en compte toutes vos idées, mais soyez assurés que nous les lisons attentivement.
En avant, vers le nord, et la France !