L'opération Frühlingserwachen (« Réveil de printemps ») a eu lieu du 6 au 16 mars 1945. Elle est considérée comme la dernière offensive allemande majeure de la Seconde Guerre mondiale. L'offensive a été lancée en Hongrie sur le front de l'Est. Les attaques allemandes étaient concentrées dans la zone du lac Balaton qui avait une immense importance logistique car elle détenait les dernières réserves de pétrole encore disponibles pour les Allemands.
Les forces de l'Axe |
Les forces soviétiques |
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La progression prévue des Allemands
Des troupes soviétiques qui défilent
Il n'y a pas assez de place ici pour examiner les préparatifs et la planification de l'offensive, étudions plutôt l'histoire à partir de son début officiel :
L'opération réveil de printemps débuta officiellement à 4h30 le 6 mars, commençant par un important tir de barrage de l'artillerie de la 6e Panzer armée SS suivi par l'avancée des panzergrenadiers de la Leibstandarte.
Soldats allemands
Leur première mission était de dégager plusieurs voies dans un champ de mines soviétique avant de pouvoir commencer à dégager un vaste réseau de tranchées. Cela leur prit toute la matinée et permit à la Kampfgruppe de débuter sa progression. Les chars et les autochenilles eurent de gros problèmes et s'enlisèrent régulièrement dans la boue épaisse de la zone. Ce qui veut dire que les panzergrenadiers durent poursuivre leurs attaques sans soutien blindé, ce qui ralentissait l'avancée.
Progressant à gauche de la Leibstandarte, l'avancée fut aussi difficile pour la division Hitlerjugend. L'attaque du 2e corps Panzer SS n'atteignit même pas son point de rassemblement avant la tombée de la nuit, ce qui donna aux Soviétiques le temps de déployer un corps d'infanterie supplémentaire avec une petite quantité de chars de soutien.
Le 7 mars, l'attaque allemande commença enfin sérieusement. Les divisions Leibstandarte et Hitlerjugend percèrent enfin les défenses soviétiques et purent faire passer leur Panzer Kampfgruppen à l'action. Tôt le 8 mars, la Hitlerjugend avança de 16 km jusqu'à ce qu'elle tombe sur un pakfront qui était retranché sur des lignes de crête. Aux premières lueurs du jour suivant, une douzaine de Jagdpanther et de Jagdpanzer IV chargèrent en haut de la colline en repoussant les défenseurs.
Jagdpanzer IV
Les Allemands fonçaient désormais tête baissée sur le 30e corps et le 18e corps blindés soviétiques. De violents combats s'ensuivirent, les Soviétiques utilisant même leur artillerie lourde antiaérienne directement contre les chars allemands. Le jour suivant, les divisions Hohenstaufen et Wiking rejoignirent l'attaque.
Le 1er corps Panzer SS rattrapa les Soviétiques qui se repliaient sur le canal du Sió. Les Panther et Jagdpanther allemands infligèrent de lourdes pertes aux convois de camions soviétiques qui n'avaient pas encore traversé. Les combats le long du canal du Sió atteignirent leur apogée le 12 mars, lorsqu'ils se démenèrent pour établir des têtes de pont qui traversaient un obstacle de 30 m de large. L'attaque de la Hitlerjugend s'est mal terminée quand ses Panzer et JagdPanzer de soutien furent contraints de quitter les rives du canal sous un tir de barrage dévastateur des canons antichars. Les panzergrenadiers essayèrent de persévérer sur des embarcations d'assaut en caoutchouc mais subirent beaucoup de pertes à cause des tirs des mitrailleuses. Le peu qui avait survécu établit une tête de pont de fortune. Dans le secteur de la Leibstandarte, l'attaque s'était améliorée et la division réussit à faire avancer ses troupes jusqu'à une ville bien à couvert des tirs.
Un canon Flak de 88 mm déployé en soutien
Les impitoyables canons Flak de 88 mm et les King Tiger furent apportés pour soutenir l'attaque et, grâce à leur travail d'équipe, ils détruisirent de nombreux canons antichars et bunkers soviétiques. Les Allemands établirent enfin une tête de pont là où les ingénieurs de combat se mirent à travailler pour construire un char-pont. Un Jagdpanzer IV traversa le pont mais le poids d'un second véhicule fut de trop et il s'effondra dans l'eau. Des réparations constantes étaient nécessaires pour le garder ouvert et permettre aux renforts de traverser. Ils étaient indispensables pour contenir les contre-attaques d'un régiment de chars T-34/85.
Chars T-34/85
Le 1er corps Panzer SS allemand réussit à sécuriser le pont pendant trois jours de plus, en repoussant d'innombrables contre-attaques. Les Soviétiques infligeaient d'énormes pertes aux forces allemandes.
Comme la route au sud était effectivement bloquée, les Allemands décidèrent de changer le centre des combats vers le nord. La Leibstandarte et la Hitelerjugend reçurent l'ordre de stopper leurs actions en cours et de se diriger vers le nord pour rejoindre l'attaque à côté du Danube.
Mais cette mesure se révéla inutile car le jour suivant, les Soviétiques commencèrent leur propre offensive. Plus de 3 000 véhicules, dont 600 chars, affluèrent de Budapest et s'installèrent des deux côtés du lac Valencei. Le 4e corps Panzer SS fut englouti dans la tempête et la division Wiking pratiquement encerclée après la chute d'une division hongroise sur son flanc. Hitler ordonna à la division de rester en place à tout prix. Le commandant de la division, l'Oberführer-SS Karl Ullrich, ignora ces ordres et retira ses troupes avant qu'elles ne soient prises au piège. La division Hohenstaufen vint à son secours, également au mépris des ordres du Führer.
Le 1er corps Panzer SS, qui se retirait au nord aussi vite que possible pour éviter d'être encerclé, réussit à se sortir du piège mais perdit énormément de matériel. Le 20 mars 1945, le 1er corps Panzer SS ne comptait plus que 80 chars, obusiers et canons automoteurs. Toutes les divisions Waffen-SS avaient été durement touchées, ce qui veut dire que, à ce stade, la plupart étaient à moins de 50 % de leurs forces avec peu de chance de renfort.
Un StuG 40 Ausf.G inopérant
Le front allemand en Hongrie était dévasté et commençait à se replier en Autriche dans le but de défendre la capitale, Vienne. Les divisions Waffen-SS étaient désormais en constant repli et se battaient à l'arrière-garde.
Le repli des Waffen-SS rendit Hitler fou de rage. Il ordonna aux soldats de la 6e Panzer armée SS de retirer leur brassard nazi. À ses yeux, ils n'étaient plus dignes de porter son nom sur leur uniforme.
Le moral était au plus bas et beaucoup de soldats désertèrent : beaucoup s'étaient rendu compte que la guerre était finalement perdue.