Après une longue attente, la 2e DB débarque enfin en France... nous espérons que l'attente n'aura pas été aussi longue pour vous, cet article arrivant un peu plus tard que nous ne l'avions prévu !
Nous vous retrouvons donc une nouvelle fois pour suivre l’épopée de la 2e DB.
Nous l’avions laissée dans une position inconfortable le mois dernier : alors que le débarquement avait eu lieu le 6 juin, il fallait attendre. On peut imaginer quel devait être le sentiment des hommes, partagés entre l’appréhension des combats à venir, une certaine frustration d’avoir été écartés de l’assaut initial, de ne pas être déjà au combat pour la libération de leur patrie, pour certains, mais aussi le soulagement d’avoir échappé au massacre du débarquement du Jour J.
Le débarquement
La division débarque le 1er août à Utah Beach. Elle rejoint la tête de pont déjà établie, et accompagne le XVe corps d’armée américain, descendant vers la Bretagne et les Pays de la Loire. Elle deviendra rapidement un élément prépondérant de la stratégie américaine dans la bataille de Normandie. Prenant la tête des forces du XVe corps d’armée, elle contribue à former un mouvement de pince enserrant les forces de l’occupant.
La division attaquant sans répit, les Allemands sont pris de court, ce qui a pour effet de les déstabiliser. Patton ne tarit pas d’éloges au sujet de Leclerc, bien qu’en une occasion il lui reproche son insubordination.
Mais Leclerc doit aussi ménager ses hommes. La mission qui lui a été confiée par de Gaulle, la libération de Paris, une action symbolique, ne peut en aucun cas se faire si ses troupes subissent des pertes trop sévères.
En effet, des 14 000 hommes qui composaient la division, 200 meurent déjà au cours des premiers combats, et 600 sont blessés, ce qui est pourtant peu au regard des pertes de l’adversaire, qui se chiffrent en milliers.
Il devient évident qu’il sera difficile de fermer la poche de Falaise, qui concentre les défenses allemandes, l’une des meilleures divisions de Waffen SS s’étant solidement retranchée dans la ville d’Argentan.
Le 19 août, avec le début du soulèvement des résistants à Paris, les Allemands comprennent que la situation n’est pas à leur avantage, ce qui précipitera leur départ. Pourtant Leclerc doit encore attendre de recevoir l’ordre de faire route vers Paris.
Alors qu’il attend, on veut lui confier d’autres missions, mais il ne perd pas de vue son but premier. Il envoie des hommes en reconnaissance en direction de Paris, en contournant quelque peu la hiérarchie militaire, mais avec le soutien non négligeable du général de Gaulle.
C’est finalement la gravité de la situation dans Paris, et l’urgence d’occuper la ville qui décide le commandement à marcher sur Paris. L’ordre arrive enfin le 22 août. La 2e DB quitte la région avant les rudes affrontements qui s’y préparent, et la bataille de Normandie se finira sans eux.
En route vers Paris
La route vers Paris ne se fait pas sans encombres : à Toussus-le-Noble, à environ 25 kilomètres au sud-ouest de Paris, une garnison allemande de la Luftwaffe est en faction sur le plateau, où est installé l’aérodrome. Équipée de canons antiaériens Flak de 88 mm, reconvertis en canons antichars, elle fait peser une lourde menace sur les blindés de Leclerc. Certains chars seront détruits en tentant de prendre d’assaut le plateau, tandis que d’autres le contournent, les Allemands subissent eux aussi des pertes, mais il faut attendre des renforts pour poursuivre la progression. Les Allemands finissent par se retirer : l’avancée vers Paris peut continuer.
La 2e DB entre à Boulogne-Billancourt le 24 août, par le pont de Sèvres. Une plaque commémorative est dédiée à ce moment clé de la libération, par ailleurs à tout juste quelques pas des bureaux de Wargaming Europe.
La division atteint la capitale le 25 août, et Leclerc est, comme promis, le premier à y entrer.
La libération de Paris
S’il ne s’agit pas d’une bataille massive, les gars de Leclerc ont affaire à des poches de résistance, et des affrontements ont lieu notamment aux abords du Sénat, place de la Concorde, un important nid de résistance allemande, ainsi qu’aux Tuileries, où 10 000 soldats se trouvent encore. Après avoir défilé triomphalement dans les rues de Paris, le 26 août, aux côtés du général de Gaulle, ils doivent retourner lutter contre d’autres poches de résistance, vers le nord, à Enghien et au Bourget, car la bataille, non seulement, n’est pas terminée, mais aussi la guerre. En fait, elle en est encore bien loin… À elle seule, la libération de Paris coûte la vie à 78 hommes de la division, tandis que 300 autres sont blessés.
Leclerc a déclaré ceci : « Ce que j'ai fait de mieux dans ma carrière, je l'ai fait en désobéissant. »
A l’inverse de Gaulle a dit cela : « Leclerc ne m'a jamais désobéi, il a toujours exécuté mes ordres, même ceux que je ne lui ai pas donnés... »
A suivre…